lundi, juin 26, 2006

De l'art de se tirer une balle dans les 2 pieds:



Mais chers amis c'est avec un énervement non feint que je m'adresse à vous avec un jour d'avance sur le jour habituel de publication du blog.

Je vous avais laissé saliver avec les quelques accords gourmands que j'aime à réaliser quand vient l'heure du fromage.

Mais aujourd'hui, je ne peux pas laisser cette très chère Union Européenne saboter tout le savoir faire viti-vinicole de l'Europe au nom de cette sacro-sainte, inattaquable Organisation Mondiale du Commerce sans réagir.

Pour les plus courageux d'entre vous, je vous donne le lien concernant l'article entier : http://www.arev.org/article/articleview/fr_FR/1954/1/2/


Que faut-il retenir de ces propositions ?

L'idée force et que je combats est qu'il faut adapter nos pratiques oenologiques à celles des pays du nouveau Monde (Etats-Unis, Australie, Afrique du Sud...) pour soi-disant pouvoir être concurentiel sur le marché mondial. Alors là je dis bravo, j'applaudis des deux pieds et je bois un Coca. Ils auraient proposé de remplacer les bouteilles de verre par des bouteilles plastiques que cela n'en aurait pas été plus honteux.

Réflechissons ensemble à tout ceci : Bien sûr il ne faut pas refuser les évolutions et jouer aux irréductibles gaulois. Les progrès de l'oenologie ont permis de nombreuses avancées, étant moi-même oenologue, je puis en témoigner. Et sans que vous vous en soyez peut-être rendus compte, ces progrès vous ont permis de déguster des vins de millésimes difficiles qui sans ces progrès n'auraient sûrement pas vus le jour.

Mais là où la démarche est un non-sens, c'est que notre culture viti-vinicole vieille de nombreux siècles, nous a appris que le vin n'est pas un produit industriel qui doit être modeler par moultes pratiques diverses et parfois non avouables (enrichissement en sucre, acidification, désacidification, ajout de copeaux de chêne...). Le vin est le résultat d'une osmose entre un cépage, un sol et un sous-sol, une exposition, un climat et l'homme (viticulteur, vigneron, oenologue) qui est là pour extraire le meilleur de ce que ces différents élements ont apporté au raisin.

Nous parlons bien sûr de la démarche visant à produire des vins de qualité au nombre desquels sont les A.O.C. françaises, les D.O.C.G. Italiennes, les D.O. espagnols et bien d'autres encore dans le reste de l'Europe.

On nous dit de simplifier nos appellations, de mettre en avant le cépage. Cela se base uniquement sur une ligne commerciale car comme je l'ai expliqué plus haut, ce que nous appelons terroir et qui différencie un Pommard, d'un Morey-Saint-Denis ou d'un Clos de Vougeot, est une combinaison, un lien entre le cépage certes mais aussi le sol, le sous-sol, l'exposition, le climat et l'homme qui taille la vigne, récolte le raisin, vinifie et élève le vin.

On ne peut pas réduire un Pommard à un vin de cépage, le Pinot noir en l'occurence, il est bien heureusement tout autre chose.

Le problème fondamental et qui constitue le fondement de la question est que pour le vin comme pour toute chose, l'important est l'éducation.


On n'appréciera un grand vin à sa juste valeur que si l'on a pas auparavant appris à le connaître par la dégustation. Que ce soit en suivant des cours comme j'en dispense depuis quelques années ou bien en visitant les vignobles et en découvrant les vins chez les producteurs, les cavistes.

Le vin ne se résume pas à une infusion de copeaux de chêne, au goût vanillé comme l'on voudrait nous le faire croire, en nous prenant au passage pour des cons. C'est surtout un produit culturel, lié au plaisir de la table et enclin à apporter de la convivialité.

J'espère que mon message aura été bien compris et je comprendrai tout à fait que vous ne me suiviez pas totalement dans mon raisonnement et c'est aussi pour cela que j'attends vos commentaires sur ce sujet.

Pour finir sur une note plus gaie je vous rappelle que la deuxième édition du Quizz débutera mardi 4 Juillet avec de nombreux lots en jeu.

Gourmandes pensées.

Nonovin.

Aucun commentaire: